Il fallait bien s’y mettre à deux pour vous faire partager ce SwimRun!
J-Marc :
Cela fait un mois que notre duo peaufine et travaille chaque dimanche matin ses enchainements entre les plages de Sainte Croix et la Couronne dans cette nouvelle discipline que Yanis me fait découvrir.
Nous avons rapidement trouvé nos marques et notre rythme. Le binôme est donc déjà au point et en phase sur l’objectif : partager une belle aventure en nous faisant plaisir. L’heure est maintenant venue d’officialiser notre couple au travers de ce Swin Run pour le meilleur et pour le pire, avec le consentement de nos épouses respectives bien sûr ! Je sais que je vais probablement couiner derrière Yanis sur les dernières sections de natation et que de mon côté je vais l’encourager sur les derniers kilomètres de course à pied. C’est d’ailleurs ce qui fait la beauté des épreuves en équipe : accepter nos faiblesses respectives, nous épauler à tour de rôle dans les moments difficiles et partager ensemble les moments difficiles et de bonheur.
Yanis :
4h du mat... celà fait maintenant plus d'une heure que je n'arrive plus à dormir. La pression monte. J'entend Diana et Yohan qui dorment mais pour moi impossible de dormir. Le réveil sonnera dans 2h... J'ai rêvé de la course bien sûr et me voilà entrain de potasser encore une fois le road book. Hier soir on a senti avec Jean Marc la cohésion de l'équipe au restaurant... presque la même pizza et le même dessert sans se concerter... au moins pour la diététique on est en phase :).
Pour la course on a bien discuté et je pense que tout est prêt. Jean Marc fait son maximum pour ne pas me mettre la pression mais c'est dans ma nature de vouloir ne pas décevoir... je sais qu'il est plus fort que moi et je n'ai pas envie de faire le boulet. Mais bon si on arrive à reproduire en course ce que l'on a fait à l'entraînement tout ira bien.
L'idée est de partir "doucement" et d'accélérer au moins en course à pied sur les 3-4 dernières sections qui sont les plus longues. J'espère que je serais encore assez frais pour le faire. On vise moins de 3h30 c'est une estimation qui sera dur a réaliser mais si je tiens en cap il n'y a pas de raison que cela ne fonctionne pas.
La surprise d'hier a été le numéro de dossard... 13. Numéro craint de beaucoup et qui je l'espère nous portera chance. Je suis impatient de me lancer dans le grand bain et je pense que malgré notre différence de niveau Jean Marc est le partenaire parfait pour ça.
Réveil difficile bien sûr... je me suis rendormi un peu mais pas suffisamment. Mon traditionnel riz agrémente le petit déjeuner.
Surprise sur un pilier de la salle de l'hôtel on découvre un 13 gravé
Arrivé sur l'air de départ on se prépare. Je me pose une ultime question... chaussettes neuves ou vielle paire? Là encore Jean Marc me conforte dans mon choix... ce sera les vieilles :).
Pascale nous rejoint dans l'air de départ pour les derniers encouragements. Nous sommes fin prêt. Je suis impatient que le départ soit donné.
Binôme de choc avec n° de dossard de circonstance
J-Marc :
Tout était au rendez-vous ce 28 Octobre à 8h45 pour en prendre plein les épaules, les jambes, le cœur et surtout les yeux ! Soleil radieux d’automne, mer agréable, parcours magnifique et la famille pour nous encourager. Au programme 13 sections de course à pied alternées avec 12 sections de natation totalisant respectivement 21kms et 5kms.
Le départ donné, la première section de course à pied (1.2km) nous met déjà dans un bon rythme. A peine le temps de croiser le regard de nos supporters de choc que le premier plongeon dans l’eau nous transforme en dauphins. Le rythme est soutenu et l’allure frise les 4.2km/h sur cette première portion de 500m de natation bouclée en 7mn15. Nous voilà déjà sur le sable de la plage pour enchainer la section suivante de course à pied. Les enchainements vont ainsi se succéder sans transition à une vitesse effrénée toute les 8mn environ, s’apparentant à une séance de fractionné de 3h30 au milieu de paysages grandioses entre Beaulieu, la pointe de Saint Hospice, Saint-Jean Cap-Ferrat et Villefranche Sur Mer.
Yanis :
Ça y est c'est parti. On part un peu vite mais je me sens bien. Au bout de 500m je commence à me freiner... la journée va être longue il faut raison garder. Enfin la première mise à l'eau. Je laisse Jean Marc filer devant et je me faufile entre les participants et les longes pour me mettre devant lui et donner le rythme.
Je passe la première bouée au milieu de la masse... et J'ai perdu mon coéquipier... pas de panique on avait discuté avant de cette première natation et on savait que cela se déroulerait peut être comme ça. J'arrive sur la plage et je scrute les nageurs. Pas de Jean Marc... j'entends mon père crier: "tourne toi il est juste derrière". Je me retourne... Ça y est le binôme est reformé... On commence à courir... et je me souviens que j'avais dit à Jean Marc que j'agiterai les bras sur la plage... J'ai complètement zappé...
La deuxième mise à l'eau arrive vite. La portion comprend une sortie à l'australienne et j'entends pascale nous encourager. Et les sections s'enchaînent. Je comprends rapidement que je ne serais pas impérial à pied. Du coup j'essaye de me concentrer quand le terrain m'est favorable pour avoir un rythme un peu plus soutenu. Les parties de natation arrivent comme des bénédictions mais je suis frustré car je n'arrive pas à aider Jean Marc. J'apprécie les paysages et surtout les ravitaillements. Nous n'avions peut être pas besoin d'y passer autant de temps mais...
Le seul moment fugace où J-Marc est devant Yanis en nat !!
Jusque là tout va bien !!
J-Marc :
Les entrées dans l’eau nous obligent parfois à quelques jolis sauts et certaines sortie sont plutôt pimentées. Les 3 ravitaillements sont à chaque fois les bienvenus et permettent à Yanis de récupérer sur les portions de course à pied. Nous en profitons même pour taper la causette avec deux bénévoles.
Prêts pour le plongeon ?
A mi-course tout roule et nous sommes accompagnés par le duo de premières féminines qui nous impressionne. De mon côté, je suis plutôt fier de ma natation et je fais attention de ne pas mettre Yanis en surrégime sur les phases de course à pied.
Yanis :
Arrive le premier incident technique... un de mes lacets s'est défait... On est obligé de s'arrêter. C'est reparti. Les sections se succèdent parfois dures mais la plupart du temps magnifiques. Et cette sortie d'eau sur de la boue et des racines... et cette entrée d'eau où l'on a faillit se prendre les genoux dans le menton faute de fond... puis vint le phare... enfin les marches pour monter au phare... J'ai préféré marcher... et ça n'a pas été la seule fois. Jean Marc me dit qu'il a un caillou qui le gène dans la chaussure. Je lui propose de s'arrêter mais il refuse et préfère continuer. Je profite des portions de natation pour récupérer mais je n'arrive pas à être utile à Jean Marc. Je n'arrive pas à savoir si je suis "trop " bien ou s'il a du mal. Mais il ne doit pas être si mal que ça... sur cette portion de natation on est avec les premières féminines. Une équipe du S nous double et Jean Marc me dit : "eux on n'essaye même pas de les suivre..." la bonne blague... Nous les doublons accompagné des filles quelques dizaine de mètres plus loin. Un peu plus tard Jean Marc regarde sa montre: "plus que 5km"... il se trompe j'en suis sur on serait bien trop en avance sur le temps que j'avais estimé... en fait il nous reste 10km...
Accostage en douceur
J-Marc :
Au 20ème km, une pause technique m’oblige à retirer une chaussure pour enlever un caillou qui s’est glissé sous ma plante de pied lors de la première sortie de l’eau dans les cailloux. Je pensais pouvoir le supporter jusqu’à l’arrivée mais ça commençait à me miner le moral d’autant que les épaules commencent à se faire lourdes au bout de 4000m avec les plaquettes. Yanis me conseille d’ailleurs de finir sans ces dernières pour me décongestionner les muscles. L’avant dernière section de natation sera pour moi un peu compliquée : le soleil dans les yeux gène ma super vue bionique et je nage à l’aveugle. Heureusement que Yanis veille sur moi et me remet tant bien que mal dans le droit chemin. Mes divergences auront augmenté la distance et hélas le temps. L’avant dernière section de course à pied (4.2kms) est agrémentée de montées et descentes d’escaliers qui corsent la fin de parcours. La dernière section de 600m de natation me parait plus longue et j’ai l’impression de faire du surplace. Yanis fait de temps en temps la planche en m’attendant.
Vive les escaliers !!
Yanis :
J'ai un peu perdu le compte des sections mais je sais que la fin va être difficile. Finalement à un ravitaillement j'arrive à me repérer... On va entamer les dernières sections qui sont les plus longues... Je voulais envoyé à pied à ce moment là mais impossible d'accélérer sans me brûler les ailes... je sens jean marc a la peine en natation et je lui propose de ne plus nager avec les plaquettes... moi c'est à pied que c'est dur. On doit à nouveau s'arrêter... Jean Marc ne supporte plus son caillou. Et c'est reparti pour l'avant dernière portion de natation. On se perd un peu c'est compliqué Jean Marc tente de prendre un raccourci... il n'arrive pas à me voir à cause du soleil. La partie cap suivante est la plus longue. La montée de la citadelle est un calvaire... court mais difficile. Je profite le plus possible du dernier ravitaillement... un binôme à toutes les sections sur un petit papier... c'est confirmé.
Ravitaillement synchronisé au mm
J-Marc :
Enfin la délivrance : la dernière section de course à pied (2.4kms) nous mène enfin sur la ligne en moins de 10mn. Yanis s’est surpassé pour cette dernière portion ! Bilan : 3h32 pour un objectif de 3h30 et une 28ème place. L’objectif est atteint, surtout celui du partage de l’effort avec un super coéquipier et une nouvelle fois les étoiles dans les yeux !
Synchronisation de l’effort ou symbiose du binôme
Yanis :
Il reste une nat de 400m Et une cap de 2.5km... ça va le faire. On plonge pour la dernière nat. Je sens que Jean Marc a hâte de ne plus avoir à nager :) on a du mal à comprendre le chemin à parcourir. Au milieu de la section je me rends compte que 3h30 on n'y arrivera pas. On sort de l'eau et j'entends Jean Marc me dire: "c'est bon on donne tout" j'apprendrai plus tard qu'il avait dit: "c'est bon on en voit le bout". Je sers les dents et j'accélère... j'encourage les équipes que nous croisons tout en me disant que J'espère qu'ils ne nous rattraperons pas. Enfin la ligne d'arrivée. Toute la famille est la pour nous encourager.
Je suis heureux. Fatigué mais heureux d'avoir pu partager cette journée avec Jean Marc.
J-Marc :
Inutile de vous dire que nous avons fêté ça ensemble et en famille dans un superbe restaurant Marocain où nous avons refait 100 fois notre course entre les succulents tajines, couscous et desserts du désert.
Yanis :
Y a une chose que J'ai pas réussi à écrire de manière convenable c'est le fait que tu aies réussi à me rassurer durant toute la course.
En tous cas J'ai passé un super moment. Et je suis sur que si J'arrive à progresser cette année à pied on pourrait remettre ça en y prenant encore plus de plaisir :)
J-Marc :
Merci Yanis et Rendez-vous en 2018 ! De mon côté, je vais bosser la nat et on va tout exploser !!!
Tracé du parcours
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